Les kystes ovariens chez le cochon d’Inde

Les kystes ovariens chez le cochon d’Inde

Les kystes ovariens du cochon d’Inde, quelle prise en charge ?

Les kystes ovariens sont fréquents chez le femelle cochon d'Inde. Mais étant majoritairement asymptomatiques, beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués. Ils touchent des femelles âgées de 3 mois à 5 ans sans lien avec le passé reproducteur de l’animal. En revanche, des études montrent que le nombre de cas augmente avec l’âge. Il s’agit de la maladie du système reproducteur femelle la plus répandue dans cette espèce.


❖ Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?

La grande majorité des kystes ovariens du cochon d’Inde sont physiologiques et sont localisés à l’intérieur de l'ovaire. Il existe aussi des kystes extra-ovariens ou des kystes tumoraux de l'ovaire, très peu représentés.

Les principaux kystes retrouvés sont les kystes séreux, également appelés non sécrétants. Bien que la raison de leur développement ne soit, à ce jour, pas élucidée, les œstrogènes et la testostérone semblent augmenter leur fréquence. Pour autant, les éventuelles gestations, ou de la durée de la période d'ovulation n’ont, elles, aucun impact. Parmi de nombreuses hypothèses, celle de la présence de phyto-œstrogènes dans l’alimentation a été évoquée mais les recherches n’ont permis à ce jour de n’aboutir à aucune conclusion .

Les kystes folliculaires, dits kystes sécrétants, sont moins représentés. Une défaillance hormonale conduisant à l'absence d'ovulation du follicule mature serait à l’origine de sa formation. Au lieu de dégénérer ce dernier continue à grossir et à sécréter des hormones sexuelles. Des problèmes similaires sont décrits chez la vache. Dans cette espèce, des facteurs génétiques, le stress ou des défauts d’apport énergétique sont des facteurs favorisant leur installation.

Les kystes peuvent toucher un ovaire ou les deux, sachant qu’ils peuvent ne pas être tous de la même nature. Leur taille varie de quelques millimètres à un dizaine et des études ont montré une tendance à avoir des kystes de plus grande taille chez les individus plus âgés. Un lien entre la présence des kystes ovariens et la présence de certaines maladies utérines (certaines tumeurs utérines, endométriose, hyperplasie kystique de l’endomètre...) est largement suggéré dans certaines études mais la raison n’est pas encore claire.

❖ Quels sont les symptômes observés lors de kystes ovariens ?

Les symptômes associés à la présence de kystes sont variables en fonction de la taille, de la nature et de la distribution du ou des kystes. L’éventuelle sécrétion d’hormones sexuelles influence les signes observés. Les kystes séreux peuvent être à l’origine de symptômes généraux (abattement, baisse d'appétit ou anorexie, perte ou prise de poids), de symptômes digestifs (distension et douleurs  abdominales, ralentissement de transit) ou respiratoires (augmentation de la fréquence respiratoire), à mettre en lien avec la gêne occasionnée par la présence des kystes dans l’abdomen. Quant aux kystes folliculaires ou sécrétants, les signes d’appel sont d’abord liés à un la sécrétion accrue d'œstrogènes, comme une perte de poils symétrique démarrant sur les flancs. Des symptômes concernant l’appareil reproducteur sont aussi rapportés : pertes vulvaires, baisse de la fertilité, épaississement de la peau au niveau des mamelles, hypertrophie du clitoris, comportement reproducteur exacerbé. Ces symptômes ne sont en général pas observés dans les cas de kystes séreux.

Il est parfois possible de les sentir en palpant directement l’abdomen de l’animal. Il est également fréquent qu’il n’y ait aucun symptôme associé à la présence des kystes et que leur diagnostic soit établi par hasard.

❖ Comment diagnostiquer les kystes ovariens ?

Lors d’une suspicion, l’examen complémentaire de choix est l’échographie abdominale. Si la taille du ou des kystes est suffisantes, ils peuvent même être visibles sur une radiographie.

❖ Quel traitement est possible ?

Le traitement de choix est la stérilisation, lors de laquelle les ovaires et l’utérus seront intégralement retirés. La chirurgie peut être dans certains cas compliquée par la taille des kystes rendant difficile l’extériorisation des ovaires. Le risque anesthésique est également à prendre en compte.

L’aspiration des kystes à travers la peau, à l’aveugle ou échoguidée, est également décrite mais cette méthode ne permet de réduire leur taille que provisoirement car ils peuvent se recollecter en quelques jours à quelques semaines. Cet acte peut être risqué car il y a un risque de rupture du kyste et il peut, en théorie, provoquer une péritonite dû à l’écoulement du liquide kystique dans l’abdomen.

Des traitements hormonaux ont également été testés, avec une efficacité variable et dépendante du type d’hormones et de la nature des kystes. Ils sont une bonne alternative notamment lorsque la chirurgie ne peut être immédiatement envisagée.

❖ Est-ce que c’est une maladie grave ?

Le pronostic des kystes ovariens, en l’absence de tumeur, est bon avec le traitement chirurgical mais inconnu pour le traitement hormonal. Seule une stérilisation précoce permet de prévenir la maladie, cependant, le risque anesthésique et chirurgical de cette intervention n’est pas toujours en faveur de cette pratique. Une décision au cas par cas est donc conseillée.

❖ Question curieuse : Pourquoi stérilise-t-on les animaux ?

La stérilisation d'un animal de compagnie peut être envisagée pour plusieurs raisons : pour la gestion de population (éviter d’avoir des petits quand il y a un mâle et une femelle ensemble), pour des raisons médicales (infection, tumeur, autres anomalies), pour lutter contre un problème comportemental lié au comportement sexuel (les pipis partout, agressivité...) ou tout simplement à titre préventif (prévention de maladies, notamment des tumeurs génitales).

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